Page:Claretie - A. Dumas fils, 1882.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Partout et toujours Alexandre Dumas a pris son rang. Naguère — il y a peu d’années — un ministre l’invitait à venir figurer à la réception du jour de l’an : « Je n’ai rien à dire au ministre, fit Dumas ; s’il a à me parler, qu’il vienne me voir. »

À vingt-huit ans, Alexandre Dumas fils était déjà dans la plus complète indépendance politique, indépendance qu’il a conservée encore aujourd’hui « après trente ans de réflexion. »

C’est bien là le même homme qui, à la veille du 15 août 1852, comme on lui demandait d’écrire les vers d’une cantate pour l’Opéra, répondit à l’envoyé de M. de Persigny :

« Dans un pays comme la France, quand il y a quatre grands poètes comme Lamartine, Hugo, Musset et Béranger, c’est à l’un d’eux qu’un gouvernement nouveau doit demander de le chanter. Si, pour un motif ou pour un autre, ces quatre poètes croient devoir s’abstenir, les débutants n’ont qu’à se taire ! »