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donc à étendre mon plan, mais de manière que le prix de l'ouvrage fût à la portée d'un plus grand nombre de personnes, et à sacrifier la richesse à l'utilité. Il était impossible de penser à la gravure terminée, c’eût été trop cher, à moins qu'ainsi que Bouillon, dans son magnifique et excellent ouvrage, on eût le talent et la persévérance de dessiner et de graver ses planches de ses propres mains. J’eus donc recours à la gravure au trait moins dispendieuse, et qui me permettait de marcher d'un pas plus libre vers le but que je me proposais.

Plusieurs ouvrages du même genre avaient paru sur les marbres antiques du Louvre ; mais ils n'étaient pas de nature à décourager d’en essayer d’autres, et ils permettaient même l'espoir d’arriver à des résultats au moins aussi satisfaisans. On doit cependant, parmi ces productions, distinguer LES MONUMENS ANTIQUES DU MUSEE NAPOLEON, publiés par Piranesi, dessinés et gravés par Piroli. Quoique, en général, la gravure en soit assez lâchée et souvent trop lestement faite, elle rend, assez ordinairement, le caractère de ses modèles, et peut être ne désirerait-on pas plus de soin à ces planches, si on ne les considérai[t] que comme des croquis spirituellement touchés, d'une pointe vive légère, qui réveille suffisamment le souvenir des productions de la sculpture antique. Au reste cet ouvrage, dont Ie texte est écrit avec goût et une saine érudition par MM. Schweighaüser le fils et Petit-Radel, de l'académie des inscriptions, est loin de contenir toutes les richesses du Musée royal des antiques. Il est vrai aussi qu'il offre beaucoup de monumens que nous ne possédons plus, et dont les souvenirs excitent nos regrets ; mais comme la publication en a été terminée en 1806, il doit naturellement y manquer toutes les nombreuses acquisitions qui depuis ont, sinon réparé, du moins adouci une partie de nos pertes. Cette production classique, et d'une lecture agréable, est, ainsi que la notice de Visconti, de la plus grande utilité pour bien connaître les antiques du Musée à ses diverses époques jusqu’en 1815.

Mais aucune des publications que l'on pourrait citer, ni celles qui séduisent par leur luxe, ni d'autres qui se présentent plus modestement, ne sont complètes. Ces ouvrages n'offrent qu’une partie des richesses de notre collection, et même Bouillon, beaucoup plus [V]