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AVANT-PROPOS

Lorsque j’entrepris, il y a bien des années, cet ouvrage, que j'espérais alors et que j’annonçais devoir être fini en trois ans, et qui n’est pas encore terminé, je ne pensais pas à le porter à une aussi grande étendue, et je ne me faisais pas une idée assez juste de tous les matériaux que j’avais à recueillir et qui devaient y entrer. J’étais loin aussi de m’attendre aux obstacles de plus d'un genre qui se présenteraient de tous côtés, obstacles dont une partie existe encore et qu’il ne m’a pas été possible, jusqu’à présent, d’éviter ou de surmonter. Mon ambition ne s’élevait pas bien haut, et peut être eussé je agi plus prudemment en ne lui laissant pas prendre un plus grand essor. Peu de temps s'était écoulé depuis que la science de l’archéologie, avait perdu l’illustre Visconti et que je lui avais succédé au musée du Louvre. Mes désirs alors se bornaient à me servir de ses excellens ouvrages et à marcher de loin sur ses traces dans la carrière qu’il avait si glorieusement parcourue à pas de géant. Plus on connaît, plus on approfondit le Musée Pio Clémentin, l’iconographie et les autres savantes productions de ce grand antiquaire, plus on admire son immense érudition, toujours prête et toujours sûre ; sa pénétration, son talent des rapprochemens, sa sagesse, sa retenue et sa clarté dans les interprétations, et plus on lui trouve une supériorité, une universalité de connaissances bien rare [II]