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w INTRODUCTION 1 · exercices de virtuosité d’un maitre du genre, qui de vaient intéresser certainement, mais ne pouvaient inte- » resser que des esprits tres cultivés, amoureux du rare et du subtil. Cétaientles memes d’ailleurs qui, en d’autres genres. se délectaient de la préciosité affectée et de la minutie un peu puérile de la cérémonie du thé, qui s’extasiaient au symbolisme compliqué, au détail imprévu ou curieux des jardins de Noami et de Seami, qui fondaient des écoles et discutaient sérieusement des arrangements ilo raux. 5 A un public qui n’aurait pu reconnaitre au passage ces allusions, ces citations, les compléter au besoin, se · rappeler leur originc et saisir ainsl de suite par quel c6té et comment elles ·pouvaient se rapporter au sujet de la piece ou 51 la scene en cours, un ne exit été en E partie inintelligible. Mais pour Paristocratique auditoire auquel il s’adressait, cela n'était qu’un jeu; et ce jeu devait plaire in ces esprits nourris de littérature, comme plait tout exercice oi: l’on excelle. Ces allusions, ces cita- tions qui déroutent parfois le japonisant étranger, ils avaient plaisir it les reconnaitre, e en saluer Papparition , adroitement ménagée, et ils savaient sans doute gréé . l’auteur de les laisser incompletes pour leur permettre de les achever eux-memes mentalement. lls en admi- raient le nombre, Yin-propos, l’imprévu. La chose offrait un danger, celui de conduire rapidement a Yalféterie et a la recherche excessive. ll ne fut pas toujours évité. Elle a eu un autre effet assez inattendu : elle a fait croire it quelques écrivains étrangers que la pauvreté d’inven- tion des auteurs des nb les avaient obligés ii piller au petit bonheur les expressions et les poésies de leurs de- vanciers. L-