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CINQ NÔ

Dans l’étang, au bord oriental, la glace sous le souffle de la brise [déjà] a fondu; près de la fenêtre, du côté du Nord, le prunier tout couvert de neige connaît [encore] le froid.

C’est l’image des vagues qui amène l’idée d’étang, laquelle à son tour introduit cette citation, où il faut voir une image du charme de l’amour opposé à l'amertume de ses effets.

(•) L’auteur transforme complètement la seconde partie de la poésie qu’il vient de citer, et à la place du froid de la neige, il introduit, sous l‘image des lotus qui s'ouvrent dans l’étang, celui des enfers froids, dont il cite les deux plus redoutables, le Padma et le Mahâpadma, Lotus rouge et Grand lotus rouge; ce sont les deux derniers de la série des huit grands enfers froids: dans le Lotus rouge, le corps se couvre de plaies déchiquetées et profondes comme ces fleurs; dans le Mahâpadma, plus ordinai- rement appelé Pundarîka, Lotus blanc, les chairs tombent et laissent apparaître les os.

(‘) D’après une légende consignée au Tai ping kouang ki, les poissons, et surtout les carpes, rassemblés au pied des chutes du Hoang-ho à Long-men, s'efforcent de les remonter. Celui qui y réussit est transforme en dragon. Les efforts du vieillard pour s‘élever jusqu’à celle qu’il aimait n‘ont abouti qu’à en faire un démon.

(•) L‘ordre de ces deux vers est interverti dans la traduction.