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statues ? Mais de qui encore ? Vous m’en faites souvenir, c’est de Polyclète. Ce qui sert à plus d’une fin ; car souvent un orateur paraît avoir une vue, et il en a une autre, comme Cicéron en cet endroit. En effet, en reprochant à Verrès la fureur qu’il avait pour les statues et pour les tableaux, il a soin qu’à force d’en parler, on ne lui impute pas la même maladie. Polyclète, contemporain de Périclès, florissait vers l’an 490 avant J.-C. Le naturel, la correction, la grâce, distinguent les ouvrages sortis de ses mains ; mais son ciseau manquait d’énergie. « En effet, dit Quintilien, il a représenté les hommes avec des grâces infinies, et mieux qu’ils ne sont mais il n’a pas tout-à-fait atteint la majesté des dieux. L’âge robuste étonnait ses savantes mains : c’est pourquoi il n’a guère exprimé que la tendre jeunesse. » Pline cite de lui une petite statue, appelée le Doryphore ; c’était un jeune athlète portant une épée : « Toutes les proportions, dit-il, en étaient si heureusement exprimées, que cet ouvrage servait de modèle aux plus habiles ; et, pour cela, ils avaient appelé cette statue Κανὠν, la Règle. » (Liv. XXVII, ch. 8.)

(8). C. Claudius, dont l’édilité. C’est à tort que Manuce le confond avec C. Claudius Pulcher, qui fut collègue de Perpenna dans le consulat, l’an de Rome 624, et l’aïeul de P. Clodius, l’ennemi de Cicéron. Celui dont il est question ici était l’oncle de ce même P. Clodius, et Cicéron en a déjà parlé dans la première Action, liv. II. {Voyez chap. XLIX et note 83.) — On sait qu’un des devoirs des édiles curules consistait à donner des jeux au peuple, à leurs frais ; et, pour décorer le cirque dans ces solennités, ils empruntaient des tableaux et des statues, soit à leurs amis, soit aux provinces ou villes alliées.

(9). Les basiliques. C’étaient de magnifiques édifices qui entouraient le forum, et sous les portiques desquels les centumvirs rendaient la justice.

(10). Et les vols des concussionnaires. Ce trait porte sur Hortensius, Metellus et d’autres qui, pour décorer le forum, empruntaient de Verrès les ornemens dont il avait dépouillé la Sicile. (Voyez la seconde Action, liv. I, ch. XXII et note 95.)

(11). La Bonne Fortune. Jeu de mots qui signifie à la fois la divinité que les Romains invoquaient sous le nom de Bonne Fortune, Fortune favorable ; puis fortune légitimement acquise. C’est dans ce