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Je n’ai jamais pu croire, juges, qu’un jeune homme d’une famille si illustre, protecteur-né de la Sicile, consentirait à se charger d’un pareil crime ; cependant j’avais, à tout événement, combiné mes mesures de manière que, s’il se rencontrait quelqu’un qui voulût prendre sur lui le délit et ses conséquences, cette manœuvre ne pût lui réussir. Les témoins que j’ai amenés, et les pièces que je me suis procurées, ne laissent aucun doute à cet égard.

Les registres publics de Tyndaris en font foi. Le Mercure a été transporté à Messine aux dépens de la ville. On y voit ce qu’il en a coûté. On y voit que cette opération s’est faite sous les yeux de Polea, nommé par le sénat pour y présider. — Où donc est ce Polea ? — Le voici ; c’est un de mes témoins. Par ordre du premier magistrat Sopater. — Quel est ce Sopater ? — Celui qui fut garrotté sur la statue. — Et où est-il ? — C’est encore un de mes témoins, juges ; vous l’avez vu, vous avez entendu sa déposition. Le gymniasarque Démocrite, comme ayant l’intendance de cette partie, a fait enlever la statue de sa base. — Mais peut-être avançons-nous légèrement ce fait. — Non, citoyens ; lui-même est ici présent. Il dépose que dernièrement à Rome Verrès a promis aux députés de Tyndaris de leur rendre la statue, s’ils consentaient à supprimer ce chef d’accusation, et à lui garantir qu’ils ne parleraient pas de ce fait dans le procès. La même chose vous a été dite par Zosippe et par Hismenias, personnages très-distingués, et qui tiennent le premier rang à Tyndaris.

xx XLIII. Eh quoi ! dans Agrigente, un autre monument de l’Africain, une très-belle statue d’Apollon,