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SECONDE ACTION
CONTRE VERRÈS
LIVRE QUATRIÈME.
DES STATUES.
NEUVIÈME DISCOURS.


xx[1] I. JE viens maintenant à ce que Verrès appelle son goût : les amis de cet homme disent sa maladie et sa fureur ; les Siciliens, son brigandage. Pour moi, je ne sais de quel terme me servir. Je vais exposer la chose : c’est à vous, juges, de l’apprécier sans vous embarrasser du mot. Commencez par en prendre une idée générale, peut-être alors ne vous sera-t-il pas difficile de trouver le mot propre.

Je nie que dans la Sicile entière, dans cette province si riche, si ancienne, où se trouvaient tant de villes, tant de maisons si opulentes, il y ait eu un seul vase d’argent, un seul vase de Corinthe ou de Délos, une seule pierre précieuse, une seule perle, un seul ouvrage en or ou en ivoire, une seule statue d’airain, de marbre ou d’ivoire ; je nie qu’il y ait eu un seul tableau, une seule tapisserie que Verrès n’ait recherché, qu’il n’ait examiné, et, quand l’objet lui a plu, qu’il n’ait enlevé.

  1. Les chapitres ainsi marqués xx sont de l’éditeur.