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pelait les principes austères de nos anciens chevaliers ? Scandilius demande des commissaires pris parmi nos concitoyens. Alors Verrès répond négativement que, l’affaire intéressant sa réputation, il ne se confiera qu’à ses propres officiers. Les commerçans regardent comme un déshonneur de récuser les juges d’une place où ils font le négoce, un préteur comprend sa province tout entière dans ses récusations. L’impudence est-elle assez choquante ? Il prétend être absous à Rome, lui qui, malgré tout le pouvoir qu’il exerçait dans sa province, a jugé qu’il n’était pas possible de l’y absoudre. Il se flatte que son argent fera plus d’impression sur des sénateurs distingués, que la crainte n’en aurait produit sur trois négocians. Scandilius déclare qu’il ne comparaîtra point devant Artémidore ; et cependant il vous offre un grand avantage, il vous fait la proposition la plus acceptable, si vous voulez en profiter. Si dans toute la Sicile vous êtes sûr de ne pouvoir trouver de juge, ni de commissaires qui vous agréent, il vous demande de porter l’affaire à Rome. Alors vous vous écriez qu’il est un méchant homme de vous proposer de remettre le soin de votre réputation à des gens dont il savait que vous êtes détesté. Vous déclarez que l’affaire n’ira point à Rome, et que vous ne prendrez point de commissaires parmi nos concitoyens établis en Sicile ; vous proposez votre cohorte. Scandilius répond qu’il se désiste de son accusation pour le moment, qu’il y reviendra dans un autre temps. Vous, que faites-vous ? Vous forcez Scandilius, à quoi ? à tenir le défi qu’on avait accepté ? Point du tout ; vous éludez impudemment le jugement qu’on attend sur votre réputation. Que faites-vous donc ? Souffrez-vous qu’Apronius prenne des commis-