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des voies indirectes ou secrètes, a été découvert. Vous le verrez, l’accusé a été pris en flagrant délit. Comme j’ai consacré beaucoup de temps aux causes des publicains, et que je m’honore de mes liaisons avec cet ordre de citoyens, je crois que l’expérience et l’habitude m’ont mis à même de connaître leurs principes et leurs règles de conduite….

LXXIV. Aussi, dès que j’eus appris que la correspondance de la compagnie avait disparu, je pensai au nombre d’années que Verrès avait passées en Sicile ; puis je m’assurai (la chose n’était pas difficile) du nom de ceux qui, pendant ces mêmes années, avaient été directeurs de la compagnie. Je savais que ceux de ces chefs qui avaient la tenue des registres, lorsqu’ils les remettaient à leurs successeurs, n’étaient pas fâchés, et la chose était passée en usage, de garder une copie des lettres qu’ils avaient reçues. Or L.Vibius, chevalier romain, et l’un des premiers de son ordre, avait été directeur pendant l’année où s’était passé le fait qu’il m’importait le plus d’éclaircir. En conséquence je me rendis chez lui ; il était bien loin de s’attendre à ma visite. Je fis toutes les recherches que je pus, je compulsai tous ses papiers, et n’y trouvai que deux mémoires que Canuleius avait, de la douane de Syracuse, adressés à la compagnie. J’y lus un état des exportations faites sous le nom de Verrès pendant plusieurs mois consécutifs, sans qu’on eût acquitté les droits. Je mis à l’instant le scellé sur ces pièces ; elles étaient du genre de celles que je désirais particulièrement trouver dans les papiers des associés : mais je ne pus découvrir que celles-là qui furent du moins, juges, une espèce d’échantillon propre à vous être mis sous les yeux. Les renseignemens qu’offrent ces mémoires, malgré leur petit nombre et leur