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et, s’ils s’étaient rendus coupables de quelques délits, les lois n’auraient pas laissé la prévarication impunie. Mais, durant votre préture, quel censeur aurait craint la loi ? On ne l’avait pas observée dans l’élection. Votre justice ? Il vendait ce qu’il avait acheté de vous. Que Metellus retienne mes témoins ; qu’il arrache par force des éloges en votre faveur : j’y consens, pourvu qu’il persiste dans ce qu’il a déjà fait. Quel magistrat, en effet, a reçu jamais un aussi sanglant outrage ? qui s’est vu plus complètement déshonoré ? Le cens se renouvelle tous les cinq ans dans la Sicile ; il l’avait été pendant la préture de Peducéus. L’époque du renouvellement revient sous votre magistrature ; il se fait. L’année suivante, L. Metellus défend qu’on ait égard à votre cens, et déclare qu’il lui paraît nécessaire que les censeurs soient changés. En attendant, il ordonne qu’on se règle sur le cens de Peducéus. Si une pareille mesure eût été prise par un de vos ennemis, quoique toute la province en eût été satisfaite, le décret aurait paru hostile ; mais c’est un nouvel ami qui l’a porté, c’est celui qui a voulu devenir votre parent. Sans doute il n’a pas trouvé d’autre moyen de prévenir une insurrection dans la province, et d’y mettre ses jours en sûreté.

LVII. Attendez-vous encore l’arrêt que vont prononcer vos juges ? Si Metellus vous eût destitué, dépossédé de votre magistrature, il vous aurait moins déshonoré qu’il ne l’a fait, lorsqu’il a révoqué et déclaré nuls ces actes de votre administration. Et ce n’est pas dans cette circonstance seule qu’il a tenu cette conduite à votre égard. Je pourrais citer beaucoup d’autres cas avant mon arrivée en Sicile, où il a pris des décisions analogues. Vos chers inspecteurs des jeux de Syracuse avaient été