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de C. Sacerdos, et qui étaient habituellement les vôtres, vous avez jugé de nouveau la chose, et que le même individu que Sacerdos, après avoir entendu la plaidoirie, avait acquitté de l’avis de son conseil, a été condamné par vous sans que vous fussiez assisté d’un conseil, sans que vous ayez entendu la défense ? Lorsque vous aurez avoué ces faits, qui se sont passés publiquement dans la place de Syracuse, en présence et sous les yeux de toute la province, niez, si vous le voulez, que vous ayez reçu de l’argent. Sans doute vous trouverez quelque homme simple qui, témoin de ce qui s’est passé à la face du public, ne se rendra pas compte de ce que vous avez fait en particulier, et ne saura s’il doit s’en rapporter à mes témoins, ou en croire vos défenseurs !

J’ai dit, juges, que je ne ferais point l’énumération de toutes les actions de Verrès en ce genre, mais que je choisirais celles qui se font le plus remarquer dans la foule.

XXXIV. Écoutez maintenant un autre trait de lui, bien connu, et dont on a souvent parlé dans beaucoup d’endroits, comme paraissant renfermer en lui seul tous les crimes à la fois : prêtez-y toute votre attention, et vous verrez un crime inspiré par la cupidité se compliquer par l’adultère, et se consommer par la cruauté. Sthenius, qui est assis près de nous, est un habitant de Thermes, très connu jadis par sa rare vertu et par sa haute naissance, plus encore aujourd’hui par son désastre et par l’injustice éclatante de son persécuteur. Verrès, malgré l’hospitalité qu’il avait reçue de lui, non-seulement dans plusieurs voyages, mais durant un assez long séjour, avait enlevé de la maison de Sthenius, à Thermes, tout ce qui pouvait