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Ligur, de T. Manlius, de L. Calenus, qui tous ont certifié que Dion avait donné de l’argent ? Dirai-je encore que M. Lucullus(18) a également déposé que Dion, son hôte, lui avait depuis long-temps confié son malheur ? Lucullus était alors en Macédoine : pouvait-il mieux connaître les faits que vous, Hortensius, qui êtes à Rome, vous à qui Dion a eu recours, vous qui, dans une lettre adressée à Verrès, vous êtes plaint avec énergie de ses torts envers Dion ? Ces griefs sont-ils nouveaux pour vous ? Est-ce la première fois que vos oreilles en sont frappées ? N’avez-vous rien appris de Dion, rien de votre belle-mère, la respectable Servilie(19), unie dès long-temps avec Dion par les liens de l’hospitalité ? Ne savez-vous pas sur ce fait bien des choses que mes témoins ignorent ? Et si j’ai à regretter de ne pas vous avoir pour témoin de ce délit, ce n’est point l’innocence de l’accusé, mais la défense de la loi(19) qui me prive de cet avantage. Dépositions De M. Lucullus, De Chlorus Et De Dion.

IX. Vous paraît-elle assez forte la somme que ce fervent adorateur de Vénus, parti des bras de sa Chélidon pour sa province, a demandée au nom de la déesse ? Voici, pour une aubaine moins considérable, un autre trait d’escroquerie tout aussi impudent : Épicrate et Sosippe d’Agyrone sont deux frères ; il y avait vingt-deux ans que leur père était mort. Son testament portait que, si l’on y dérogeait dans un seul article, la succession serait passible d’une amende envers Vénus. C’est au bout de vingt ans, après qu’il y avait eu dans la province tant de préteurs, tant de questeurs, tant de délateurs, que la succession est actionnée au nom de Vénus. Verrès connaît de l’affaire ; et, par