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ment sur la beauté de ces esclaves, pour faire ressortir l’infamie des mœurs de Verrès. On appelait servos circumpedes des esclaves qui ne s’éloignaient jamais de leurs maîtres, toujours prêts à exécuter leurs moindres ordres et à satisfaire leurs passions.

(130). Et sur la barre accusatrice de la mauvaise foi. Pour comprendre ce passage, il faut se rappeler que les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire. Cette barre dont il s’agit ici n’est point une rature, mais une ligne tirée au bas de la page, pour y servir en quelque sorte d’encadrement, et qu’on ne devait point dépasser dans un registre régulièrement tenu. — Cette phrase n’était pas traduite dans le manuscrit de M. Gueroult. J’ai adopté le sens de Binet, suivi par M. V. Le Clerc.

(131). Des deniers de son pupille Malleolus. Asconius prétend que l’esclave Chrysogon, dont il est ici question, appartenait à Verrès, et non pas à Malleolus. Les modernes l’ont entendu tout autrement. « Ce texte embarrasse tous les commentateurs, dit Desmeuniers ; et en effet, il est très obscur. Les passages des anciens où il est question d’un nombre arithmétique sont fort altérés. La première partie de celui-ci n’est peut-être pas difficile (depuis deinde jusqu’à fecit). Verrès, se repentant d’avoir dit qu’il avait recueilli un million de sesterces, voulut réduire cette somme à six cent mille, et il effaça sur ses registres une des lettres qui désignaient le nombre arithmétique. La seconde partie de ce passage est plus malaisée à saisir (depuis expensa jusqu’à retulit). Il paraît que l’esclave Chrysogon était un homme d’affaires de Malleolus, qu’il liquida la succession, et en remit le montant à Verrès. «

(132). Leur pécule et leurs suppléants.— Peculium. Les Romains donnaient ce nom aux profits que faisait un esclave pour son compte. — On distinguait deux espèces d’esclaves, servi ordinarii et servi vicarii. Les seconds étaient sous la dépendance des premiers, et faisaient même partie de leur pécule. Ces vicarii étaient destinés à remplacer les premiers ; c’étaient en quelque sorte des esclaves en second, dont Martial a dit :

Esse sat est servum ; jam nolo vicarius esse :
Qui rex est, regem maxime non habeat.

XXXVIII. (133). Envers la commune des Myliades. Ville de la