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teurs et les auteurs de ce blocus, et que ceux que vous en avez accusés n’ont point été punis, la sentence de Néron n’a désormais plus rien dont vous puissiez tirer avantage. Lisez ce que Verres écrit à Néron : Lettre de C. Verrès à Néron. Thémistagoras et Thessalus… C’est bien Thémistagoras et Thessalus que vous accusez dans votre lettre d’avoir soulevé le peuple. Quel peuple ? celui qui vous assiégea, celui qui voulut vous brûler vif. Où les avez-vous traduits en justice ? où les avez-vous accusés ? où avez-vous défendu l’honneur et les droits d’un lieutenant de la république ? Vous allez me dire que tous ces points ont été traités dans le procès de Philodamus. Eh bien ! montrez-nous la déposition de Verrès, voyons ce qu’il a dit après avoir prêté serment. Lisez : Interrogé par l’accusateur, il a répondu que son intention n’était pas de poursuivre devant ce tribunal, qu’il remettait sa poursuite à un autre temps. En quoi donc la sentence de Néron peut-elle vous être favorable ? quel avantage peut-il résulter pour vous de la condamnation de Philodamus ? Malgré votre titre de lieutenant on vous avait assailli, et, comme vous l’avez écrit vous-même à Néron, on avait, dans votre personne, fait un outrage notoire au peuple romain, à tous les lieutenants de la république, et vous n’avez fait aucune poursuite ; vous avez déclaré que vous la réserviez pour un autre temps. Quel temps avez-vous donc pris ? quand avez-vous fait cette poursuite ? pourquoi avez-vous laissé avilir les droits de votre charge ? pourquoi avez-vous abandonné, trahi la cause du peuple romain ? D’où vient cette indifférence pour une injure qui retombait sur la république ? Ne deviez-vous pas déférer cette affaire au sénat ? ne deviez-vous pas lui porter vos plaintes sur des voies de fait