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toutes sortes de titres, C. Varron, qui était à cette époque tribun militaire en Asie, a dit tenir absolument les mêmes faits de la bouche de Philodamus. Pouvez-vous donc douter que la fortune n’ait voulu sauver l’accusé d’un si grand péril que pour le réserver à votre justice ? Répétera-t-il ici ce qu’a dit Hortensius dans la première action, lorsqu’il interrompit P. Tettius au milieu de sa déposition, ce qui fit assez connaître que, pour peu que ce défenseur eût quelque chose à dire, il ne pouvait garder le silence, et que, s’il l’avait gardé sur les autres faits, c’était faute d’avoir rien à répondre. Il dit donc alors que Philodamus et son fils avaient été condamnés par C. Néron. Sans entrer ici dans une longue discussion, je dirai seulement que ce préteur et son conseil n’ont prononcé que d’après un fait constant, sur le meurtre du licteur Cornelius. Ils ne pensèrent pas que jamais on pût avoir le droit de tuer un homme, même pour se venger. Je vois dans cet arrêt de Néron, non pas la justification de votre méchanceté, mais la punition de deux hommes coupables d’homicide. Et encore cette condamnation, comment l’a-t-on obtenue ? Je vais vous l’apprendre, juges, pour que, sensibles enfin aux malheurs de nos alliés, vous leur montriez qu’ils peuvent encore compter sur l’appui de votre justice.

XXIX. Toute l’Asie approuvait, comme bien méritée, la mort de ce prétendu licteur de Verrès, qui n’était en réalité que le ministre de ses infâmes débauches. Verrès craignit que Philodamus ne fût acquitté par Néron ; il prie, il conjure Dolabella de quitter sa province pour se rendre auprès de Néron. Il lui remontre qu’il n’y a point de sûreté pour lui, si l’on permet à Philodamus de vivre et de venir à Rome. Dolabella ne résiste point à