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passât à d’autres juges qu’au préteur Glabrion, peut-être même pour en ôler la poursuite à Cicéron. Leurs espéran- ces paraissaient devoir se réaliser. Dans le mois de juil- let-’684,-où se tirent pour, l’année suivante les- élections consulaires, Q. Hortensius et Q. Melellus.Crelicus furent désignés consuls. Mais Cicéron eut sa revanche : désigné, aux comices pour l’élection des édiles, malgré l’argent répandu par Verres, il ne songea plus désormais qu’à met- tre ce grand procès en -état d’être jugé ; dès le cinquième jour, il l’entama par le discours connu sous le nom de ■pre- mière action contre Verres; nous n’en avons queTexorde. Cicéron sentait qu’il fallait se hâter; aussi, renonçant-aux triomphes de l’éloquence il ne pensa, cet exorde prononcé, qu’à produire les informations et les témoins, opération qui l’occupa.;neuf.Jours ..entiers;, sans...cela.Verres lui échappait ; car, -s’il eût manqué à se présenter le 5 août, il ne serait plus resté que deux jours propres à sa ■pïai- doierie, avant les jeux voués par Pompée, qui en devaient durer quinze et qui, étant. suivis des. jeux romains, en faisaient perdre quarante. Les amis de Verres auraient pu alors, obtenir des remises jusqu’à d’autres jeux institués en ^’honneur de la Victoire : après quoi devait commen- cer la nouvelle année consulaire, et l’affaire passer à d’autres magistrats. L’activité dé Cicéron déjoua toutes ces intrigues. Hortensius en fut déconcerté et n’eut pas le courage de prononcer un seul mot pour la défense de son client. Verres prit le parti de prévenir par un exil Volon- taire sa condamnation.’ : l’exil n’était que l’obligation d’aller jouir ailleurs de ses rapines; il finit pourtant par les.expier. Ayant refusé ses statues et sa vaisselle à Marc Antoine, il fut mis sur les tables de proscriplionet égorgé.