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CHAPITRE XXVI.

M. Émile Boivin remplaça son père le juillet 1843. Il avait appris à bonne école la science administrative, et son passage fut tout d’abord signalé par une grande impulsion donnée à l’instruction primaire, à la vicinalité, à la police urbaine. La révolution de 1848, précédée de la disette de 1847, vint à la traverse, mais le bon esprit de la population sut prévenir et empêcher tout sérieux désordre.

M. le docteur Diard, médecin de la ville et adjoint, fut élu maire au mois de novembre, et pendant dix-sept ans a mené de front cette lourde tâche avec les devoirs de son art. Sous son administration, la ville de Dourdan a été tenue constamment au courant de tous les progrès utiles : réédification des clochers de l’église, — construction d’une école de garçons, — addition d’une aile aux bâtiments de l’hospice (avril 1853), — acquisition et réunion au domaine communal de la belle et précieuse propriété du Parterre, — édification d’une prison municipale, création d’une société de secours mutuels et de prévoyance (2 mars 1851), et d’une caisse de retraite pour les vieillards, — établissement d’une caisse d’épargne (décret du 27 nov. 1859). Nous ne faisons qu’indiquer en passant ces différents résultats d’un développement matériel et moral. La confection et l’ouverture du chemin de fer de Paris à Tours, par Vendôme (automne 1865), avec station à Dourdan, ne sauraient être oubliées, car c’est là un de ces faits à portée immense qui eussent tant étonné nos pères et qui modifient profondément toutes les relations économiques de la contrée.

Par décret du 23 septembre 1865, M. Émile Boivin a repris une seconde fois la charge de la mairie. Représentant d’un des cantons de Dourdan, depuis près de quarante années, au conseil général de Seine-et-Oise, qui lui a confié à chaque session la délicate et laborieuse rédaction du budget, ce n’est pas seulement à la ville de Dourdan, c’est au département tout entier que l’habile administrateur a dévoué son infatigable activité. Jaloux de la fortune, du bien-être et de l’honneur de sa ville natale, il voudrait la voir à la fois s’enrichir de toutes les ressources et de tous les progrès. Dourdan, disons-le, paraît devoir rapidement marcher dans la carrière qui lui est ouverte. Un conseil municipal, intelligent et uni, ne néglige et ne diffère aucune bonne mesure. Depuis peu de temps, il a été beaucoup fait : développement de l’instruction primaire, classes d’adultes, études et exécutions instrumentales et chorales, — amélioration de la voirie urbaine et progrès de la petite vicinalité, — fixation des plans d’alignement des rues de la ville, — création d’un octroi municipal sur les boissons[1], — construction d’une spacieuse caserne de gendarmerie, — établissement d’une usine

    preneur, et exécutée sur les plans de M. Vanclemputte. La première pierre fut posée par M. Boivin, le 31 mars 1836.

  1. Droit de 0,01 c. par litre.