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LE MARCHÉ AUX GRAINS.

grains mars et un tiers en blé, soit, pour le blé 33,333 arpents qui produisent, année commune, chacun 5 septiers mesure de Dourdan (ou 7 hectol. 50, pesant environ 1,150 livres), ce qui fait 166,665 septiers (249,998 hectol.).

Il faut prélever sur ces 166,665 septiers :

1o La semence : 3 minots par arpent ; soit, à 4 minots par septier, 25,000 septiers (37,500 hectol.).

2o La nourriture de 24,000 personnes environ. Cette nourriture peut être évaluée pour une année à 3 septiers par individu, donnant, à raison de 180 livres de pain par septier, 540 livres, ou une livre et demie par jour. Mais ces 3 septiers par individu ne doivent être portés qu’à 2 ½ en blé, l’orge entrant en général pour 1 ½ dans la fabrication du pain. Soit, pour 24,000 personnes, 60,000 septiers (90,000 hectol.).

Si nous réunissons à ces 60,000 septiers les 25,000 septiers de semence, nous obtenons une consommation de 85,000 septiers (127,500 hect.) à prélever sur la production totale de 166,665. Le reste, c’est-à-dire 81,665 septiers (122,497 hect.), forme l’excédant qui doit trouver sur les marchés un débouché extérieur.

Comme nous venons de le dire, une bonne partie de ce blé passe par le marché de Dourdan.

Avoine. — Ce qu’on appelle dans le pays la « charrue » équivaut à 90 arpents ; pour faire valoir une charrue, on compte en moyenne 3 chevaux, soit pour les 1,111 charrues que contient l’élection 3,333 chevaux. Les 180 minots (67 hectol. ½) auxquels d’ordinaire on évalue la nourriture annuelle de chaque cheval donnent un total de 599,940 minots ou 149,985 septiers (224,977 hect. ½). Chaque année, 30,000 arpents environ sont ensemencés en avoine, et comme le produit de chaque arpent est en moyenne de 20 minots (5 septiers ou 7 hectol. ½), la production totale ne dépasse pas 600,000 minots (150,000 septiers ou 225,000 hect.), c’est-à-dire, équivaut juste à la consommation. Il n’y a donc pas lieu d’exporter de l’avoine en dehors de l’élection, et s’il s’en trouve sur les marchés, elle provient des petits cultivateurs ou des personnes ecclésiastiques qui perçoivent en grains les dîmes ou champarts tant du pays que des environs.

Fixé de temps immémorial au samedi, le marché aux grains de Dourdan se tenait chaque semaine entre la halle et le château, devant l’église, exactement comme aujourd’hui.

La mesure employée sur ce marché, connue sous le nom de mesure de Dourdan, différait plus ou moins de la mesure adoptée soit à Paris, soit aux environs.

C’était d’abord le muids, composé de 12 septiers.

Le septier (1 hectol. ½), composé de 2 mines ou de 4 minots et pesant environ 230 livres en bon froment.

Le minot, mesure usuelle, formé de 3 boisseaux.