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L’ÉGLISE SAINT-PIERRE.

De la seigneurie dudit prieuré dépendaient la majeure partie du territoire de la paroisse Saint-Pierre, une certaine portion de celui de la paroisse Saint-Germain (faubourg du Puits-des-Champs, clos Saint-Père, etc.), du village des Granges, du hameau de Saint-Évroult, etc., — la plus grande partie du hameau de la Brière, paroisse de Roinville, — le fief des Bordes, et celui de la Tête-aux-Maures, situés à Dourdan, avec droits de cens, lods et ventes (ces deux derniers montaient à 600 l. l’an 1773).

Au prieuré appartenaient encore : la maison prieurale avec le terrain y attenant, — un arpent de pré au champtier de la Huanderie, près les Fontaines-Bouillantes, — un droit de champart, à raison de douze gerbes l’une, sur toutes les terres de la Brière, — un arpent de terre en marais, ci-devant en pré, prairie de Dourdan, près le moulin Choiselier, — une rente sur l’Hôtel de Ville de Paris[1].

Tout cela ne constituait pas, du reste, un revenu considérable. Les biens fonds du prieuré étaient affermés 712 livres au xviiie siècle. Tous les biens et droits furent adjugés, en 1791, par le directoire de Dourdan, à M. de Verteillac pour 17,700 livres.

Des aveux et dénombrements des xvie et xviie siècles, mentionnant ces droits du prieuré de Saint-Pierre dont le bénéfice, disent-ils, est « de fondation royale, » en reconnaissent les charges, à savoir : que le prieur est obligé de faire le service dans l’église aux quatre fêtes annuelles et le jour de saint Pierre ; de dire ou faire dire une messe basse chaque dimanche, d’aider à faire le service les dimanches et fêtes ; de payer les décimes : de pourvoir aux réparations du chœur, du clocher et des deux chapelles, d’après ancienne sentence du bailliage, testament du sieur Ragot, prieur (déc. 1693), et décision des habitants (août 1697). Ce sont ces charges dont les prieurs veulent trop souvent se dispenser et qui sont l’occasion de procès avec la fabrique et les paroissiens, de contestations ou de transactions avec les curés.

Quant au curé, voici la déclaration qu’il fait de son revenu en 1692 :

Il jouit de son presbytère, maison d’une chambre à chaque étage, avec petit jardin clos de murs, près de l’église, contenant environ 5 perches de terre.

9 livres de rente sur le vieil presbytaire, situé faubourg Grousteau, consistant en une petite maison et jardin avec trois aires de terre au bout, baillés anciennement à rente à Claude Degas pour 3 écus sol.

6 livres sur une maison rue Saint-Pierre.

12 livres 9 sols, montant du bail de 2 arpents et demi, 12 perches, de morceaux de terre autour de Dourdan.

80 livres que lui sert le fermier des dîmes, abandonnées au curé par le prieur gros décimateur.

  1. Voir, au chapitre V, l’amortissement général, par Louis d’Évreux, au xive siècle, de tous les biens du prieur de Saint-Pierre, qui prétendait quelque droit sur la terre des Murs, l’étang et quatre étaux de la halle.
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