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L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN

ne peut plus porter et changent, pour une pierre résistante quoique légère, les lourds matériaux, les silex et les cailloux jadis employés faute de mieux. L’équilibre étant peu à peu rétabli au faîte, la poussée infiniment diminuée, la portée des contreforts soigneusement étudiée, l’harmonie de toutes les forces bien connue et bien assurée, l’édifice se sentira inévitablement soulagé et raffermi, et comme sa membrure peut résister longtemps encore, sa vie se trouvera de nouveau garantie.

Toutefois, on nous pardonnera de le rappeler ici, ces réparations profondes et essentielles qui se poursuivent presque dans l’ombre, et qui ne frappent pas les yeux comme pourraient le faire des travaux secondaires d’embellissement ou d’ornementation, entraînent des frais considérables et exigent de grandes ressources. Formée, à l’origine, du legs pieux d’un généreux donateur, grandie par la coopération de la ville, accrue du subside de l’État, la somme dont Dourdan disposait était malheureusement de beaucoup insuffisante encore ; mais nous sommes heureux de le proclamer, l’excellente population de Dourdan a su faire un vrai sacrifice pour sa vieille église, et, dans ce siècle où tout se renouvelle par l’initiative individuelle, elle a tenu à honneur d’assurer, par de larges offrandes, l’existence d’un beau, d’un vénérable monument qui est la gloire de la ville que nos pères, plus pauvres que nous, ont bâti et rebâti pour y prier pendant des siècles, et qu’il faut à tout prix conserver à ceux qui viendront après nous !