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L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN

position de son enrayure supérieure. Dans une tourelle placée derrière le dernier contrefort nord, est un escalier en pierre, à vis, fort étroit, qui dessert les deux premiers étages de la tour. Un autre escalier à vis, contenu dans une tourelle pentagonale en encorbellement sur la façade centrale, donne accès sur la plate-forme. La base de cette tourelle est un des détails les plus délicats du monument. Elle est décorée de deux niches qui sont séparées et terminées par des colonnes torses à pyramidion orné et sont couronnées par un pignon en coquille, avec choux et fleurons. Le soubassement, garni d’une frise sculptée, porte un écusson effacé, accosté de feuillages et de salamandres et soutenu par des anges aux ailes déployées[1].

La tour du sud, également carrée, mais plus petite que celle du nord, est semblable dans la disposition de ses contreforts. Des bandeaux indiquent la hauteur des étages. Le deuxième était éclairé par une fenêtre ogivale garnie de redents, aujourd’hui bouchée. Sur la partie supérieure de cette tour, couronnée sans doute autrefois par un entablement dont on voit les assises, une flèche, carrée à sa base, est surmontée comme l’autre d’une aiguille octogonale. — Dans la partie centrale exhaussée de trois marches formant perron extérieur, la grande porte se termine en ogive à moulures toriques et concaves, portant sur des colonnettes engagées avec chapiteau à feuillage et soubassement à base allongée. Un pilier trumeau divise l’entrée en deux ouvertures égales ; pentagonal à sa base, il supportait une niche ogivale couronnée par un dais, où devait se voir jadis la statue du patron, saint Germain d’Auxerre. Au-dessus, dans le tympan, un bas-relief représentait sans doute quelque acte de la vie du saint. Sur les deux linteaux, soulagés par deux arcs de décharge partant du trumeau du milieu, des traces d’inscription sont encore visibles. Une autre inscription curieuse de 1591, dont nous avons déjà parlé, est gravée au burin sur une penture de droite. Au-dessus de cette porte, existait autrefois une grande fenêtre à trois ogives. Un pignon sans aucun caractère termine la façade.

Élévations latérales. — Les deux côtés de l’église étaient primitivement pareils au nord et au midi. Les différences actuelles tiennent à l’addition au côté septentrional de chapelles qui sont venues remplir le vide laissé entre les contreforts[2]. Sept travées, autrefois éclairées par de petites fenêtres ogivales, sont séparées par sept contreforts, très-simples, à pile rectangulaire terminée par un petit pignon, se retraitant sur un glacis à larmier et contrebutant les arcs de la grande nef, au moyen d’un arc-boutant qui passe par-dessus le comble du bas-côté[3]. Ce comble,

  1. Cette tour ne mesure pas moins de 90 pieds de haut ; elle en a plus de 150, si on compte du sommet de la flèche.
  2. La sacristie et la chapelle de la Conception, dont nous parlerons plus bas, également construites entre tes contreforts, font plus ou moins saillie sur la face méridionale.
  3. Un pilastre, carré à son point de contact avec la nef, vient au-dessous de chaque
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