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CHAPITRE XIV.

en charge à Dourdan, mit tout en œuvre pour donner une base rationnelle et équitable à une opération qui n’en avait pas d’autre que le caprice. Il eut à soutenir une véritable lutte contre une partie de la population, aux intérêts de laquelle il se dévouait en dépit d’elle, et les malveillances, les calomnies, les délations qu’il dut subir éclatent dans toutes les pièces que nous avons sous les yeux. Il s’agissait de donner à la terre, à ses produits, une évaluation raisonnée, de rechercher les rapports de la propriété et du revenu, d’adapter la charge aux ressources de l’industrie et du commerce, d’obtenir que la consommation et la valeur des fonds en général, discutées contradictoirement entre les maîtres dans le sein de chaque communauté, fussent révélées et utilisées pour la fixation de chaque état. Ce système de rôle proportionnel et tarifé, longtemps combattu, ne prévalut à Dourdan qu’en 1747. Nous en donnons à la fin de ce volume quelques extraits qui nous ont paru intéressants pour l’étude à la fois générale et locale[1].

Maitrise des eaux et forêts. — Unie au bailliage jusqu’à Philippe de Valois, la justice des eaux et forêts eut son administration spéciale à dater de cette époque. Le maître particulier qui fut alors pourvu pour les pays de France, Brie et Champagne, établit un siége à Dourdan, comme il le fit dans chacun des bailliages de ces provinces, et il y commit un lieutenant pour connaître des différends qui naîtraient en son absence. L’édit de 1554 crée des maîtres dans chacun des bailliages, Dourdan a le sien. Sa juridiction s’étend fort loin, elle est du département de l’Ile-de-France et du ressort du siége de la table de marbre de Paris. Elle se compose d’un maître particulier, d’un lieutenant, d’un garde-marteau, d’un procureur du roi, d’un greffier en chef, de deux huissiers audienciers, d’un receveur des amendes, de deux arpenteurs et quatre gardes. Nous les avons vus à l’œuvre dans le chapitre précédent.

Parmi les personnes de distinction qui furent revêtues, à Dourdan, de

  1. Pièces justificatives XIX et XX.

    Le roi voulait bien accorder, chaque année, dans chaque généralité, une remise sur le chiffre total de la taille, etc. L’intendant en faisait le partage entre ses élections et dans l’élection entre les paroisses. En voici un exemple : de 1732 jusqu’en 1738, la taille demeura fixée à Dourdan, par brevet du roi, à 7,500 livres.

    En 1739, elle fut modérée à 7,000.

    Portée en 1740 à 7,090,

    Elle fut modérée, en 1745, à 7,020.

    En 1746, à 6,990.

    En 1747, à 6,290.

    En 1748, elle fut réduite à 6,000.

    La taille se doublait de l’impôt extraordinaire, qui atteignait :

    En 1745 6,055 livres.
    En 1746 6,042
    En 1747 6,028