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JURIDICTIONS. — ADMINISTRATION.

de Messire Berthault Cocalogon propriétaire de droits seigneuriaux à Dourdan, avait été passé sous les sceaux de la prévôté de Dourdan.

Le bailli eut d’abord dans son ressort toute l’intendance des armes, de la justice et des finances. C’est ainsi que nous voyons à Dourdan les sentences des baillis s’appliquer indifféremment à ces trois ordres d’administration. Personnage judiciaire, le bailli relevait du parlement ; c’était là qu’on appelait de ses sentences. Personnage militaire, le bailli avait la convocation et la conduite de l’arrière-ban. Personnage financier, il devint quelquefois fermier. Le rôle militaire absorba le plus souvent les autres, et l’étude des lois se compliquant, le bailli, homme d’épée, devint juge médiocre. Charles VI, par une ordonnance du 27 mai 1413, lui permit de prendre des lieutenants ; Charles VII en fixa le nombre à deux, l’un général, l’autre particulier. Louis XII, en 1498, voulut obliger les baillis à prendre leurs grades ; c’est ainsi que les baillis de Dourdan Gervais Chalas, Simon le Doyen, Tristan et Girard le Charron, sont qualifiés en tête de leurs actes de docteur ou licencié ès loix. Enfin Charles IX, aux États de 1560, décida qu’à l’avenir tous les baillis seraient de robe courte et seraient dits d’épée. Le lieutenant-général devenait de fait le grand juge, et si le bailli conservait le privilége que la justice fût rendue et que les actes fussent intitulés en son nom, s’il gardait le droit de présider à son gré à tous les jugements, c’était à la condition de ne point opiner. Girard le Charron, mort en 1582, fut à Dourdan le dernier bailli de robe longue. Après lui, Pierre Boudon fut pourvu de l’office de lieutenant-général, tandis que Hurault, sieur de Vauluisant, devenait bailli d’épée.

Cette distinction s’est toujours conservée à Dourdan pendant les xviie et xviiie siècles ; mais les deux charges étaient loin d’avoir en pratique la même valeur. Celle de bailli d’épée, qui ne pouvait être donnée qu’à un gentilhomme, fut le plus souvent un titre honorifique recherché par quelque personnage notable de la contrée et accordé sinon vendu comme

    1er contre-sceau. — Écu chargé d’une aigle.

    ✠ S. BER…ERMESANT

    (Seel Bertaut Ermesant).

    C’est le sceau du prévôt. — A une charte de 1327 (J. 166, no 9).

    2e contre-sceau. — Écu à une fasce.

    SIGNVM ROLLON

    (Signum Rollon).

    C’est le sceau du prévôt. A une charte du jeudi après le Saint-Sacrement 1333. (J. 166, no 17.)

    3e contre-sceau. — Un pélican nourrissant ses enfants.

    ✠ S. IEHAN GARREFAVT

    (Seel Jehan Garrefaut).

    C’est le prévôt. A une charte de 1339, (J. 162, Montargis, no 12).

    Nous avons déposé au musée de Dourdan un moulage en soufre de ces sceaux.

    M. A. Moutié, de Rambouillet, possède dans sa belle collection de sceaux un scel et contre-scel de la prévôté de Dourdan pour 1437.