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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

et Nicholas Deville « prévoz de Dourdan » et de nobles témoins, la dame Julianne de Choiseler reconnaît « que religieus home le prieur de Saint-Germain et si prédecesseur pour raison de leur meson et de leur prieuré de Saint-Germain, ont esté tozjourz et sont en possession de prandre et recevoir ou moulin de Choiseler un mui de blé de rante chacun an, franc, quitte et délivre, » ce que le meunier Johannot « afferma estre vrae[1]. »

En novembre 1340, Jean, sieur de Marchais, de qui relevait le moulin Choiselier, donnait des lettres d’amortissement.

En 1464, frère Cantien Favernay, prieur-curé de Saint-Germain, acquérait de Jean Brehier une maison attenant le moulin Choiselier, ladite maison chargée envers lui de 2 sols de cens[2].

Fief du Mesnil. — (Relevant de Marchais.) Situé dans la prairie de Dourdan, un peu au-dessus de Potelet, le fief du Mesnil appartenait par moitié aux marguilliers et au prieur de Saint-Germain. Suivant testament du 8 mai 1489, noble homme Jehan de la Barre, dit Germain, écuyer, leur laissait par moitié un arpent de pré au champtier du Mesnil, aboutissant d’un bout au Morsan, à la charge, pour le prieur, de dire une messe anniversaire, et, pour les marguilliers, « de lui ramentevoir (rappeler) ce mestier. »

Nous avons sous les yeux, aux dates de 1587, 1594, 1597, 1600, etc., des déclarations en faveur du prieur de Saint-Germain de plusieurs arpents de terre, manoir, etc., assis au Mesnil, tenus en censive dudit prieur.

Le 15 septembre 1489, le prieur et les marguilliers rendent foi et hommage à noble homme Jean des Mazis, seigneur de Bruières-les-Scellés et Marchais, pour le fief du Mesnil et avouent le tenir à 32 sols 10 deniers parisis, 2 deniers tournois de menus cens, en fief noble, à une seule foi et hommage, à rachat, quint-denier et cheval de service, quand le cas y échet. — D’autres aveux sont datés du 1er octobre 1524 (à Guillaume des Mazis), 1604-1618-1780, etc. Les formalités d’usage sont soigneusement enregistrées : Le prieur et deux marguilliers se transportent, avec un notaire, devant la principale porte du lieu seigneurial de Marchais et demandent, par trois diverses fois, le seigneur ou son chargé de pouvoir ; puis, se mettant en devoir de vassal, c’est-à-dire sans épée ni éperons, tête nue et un genou en terre, disent et déclarent qu’ils font et portent la foi et hommage dont ils sont tenus envers ledit seigneur[3].

  1. Archives d’Eure-et-Loir, fonds de Saint-Chéron.
  2. Archives de l’hospice de Dourdan, B. 2, 1.
  3. Archives de l’Église. — Le Mesnil, comme son nom l’indique (mansio), était primitivement une habitation, une demeure rurale, puis la réunion de plusieurs maisons, une sorte de petit hameau. — Sur l’emplacement du fief du Mesnil, s’élève aujourd’hui la propriété de Mme Cousineau.