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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

nage et rouage. — La coutume de toutes les denrées vendues ou échangées dans les villages soumis à la censive et dans les maisons de la rue d’Étampes, savoir : pour un cheval, 1 denier parisis ; pour charrette, 2 deniers parisis. — Puissance au seigneur de recevoir gagement en sa seigneurie et justice, avec l’office de sergenterie fieffée de la châtellenie de Dourdan.

Nous devons faire observer, pour terminer l’histoire des fiefs relevant de Rouillon, qu’ils subirent au dix-huitième siècle, dans leur assiette et dans leur censive, de grandes modifications.

Le duc d’Orléans, seigneur de Dourdan, fatigué, comme nous l’avons dit, par des conflits incessants de juridiction, et gêné, jusque dans le cœur de sa ville, par ces nombreuses enclaves, proposa et fit accepter au marquis de Bandeville, seigneur de Rouillon, un échange qui débarrassa Dourdan de toute censive étrangère et reporta plus loin dans la banlieue les droits des anciens possesseurs. C’est ainsi que, par contrat du 9 juin 1780, tous les droits du seigneur de Rouillon sur 85 maisons, granges ou jardins de la ville et faubourgs de Dourdan, et sur 95 arpents de terres situées au levant, midi et couchant de la ville et dépendant des fiefs de Rouillon, Cens-Boursier, Pierre de Sonchamp, et de Jorias, furent échangés contre pareils droits appartenant au duc d’Orléans sur 245 arpents de terres, bois et vignes de la partie nord ou nord-ouest du territoire de Dourdan. (Vallée Biron, etc.)

Une transaction semblable fut faite en même temps avec le seigneur du Marais à cause de ses droits sur Grillon, Grousteau, les Minières, et sa censive de Roinville qui s’étendait sur un bon nombre de maisons de la ville et notamment sur des maisons du quartier Saint-Pierre et de la rue Neuve, entre autres sur les terrains de l’Hôtel-Dieu, etc.

Cet arrangement, qui exigea tout un travail préparatoire et dont les archives de l’empire conservent un plan détaillé[1], devait avoir peu d’utilité. Dix ans après, Philippe d’Orléans, devenu Philippe Égalité, perdait, par la Révolution, ses terres et ses droits, et le territoire de Dourdan voyait pour jamais disparaître de sa surface ce dédale compliqué d’une féodalité surannée.

CENSIVE DU PRIEUR DE SAINT-PIERRE.

Le Prieur de Saint-Pierre avait hérité des anciens droits du Moustier Saint-Père lorsque les moines de Morigny avaient dû séculariser les fonctions curiales qu’ils y exerçaient[2]. Il était à la fois seigneur spirituel et temporel de sa paroisse, et comme seigneur temporel il avait droit de justice moyenne et basse sur les vassaux et sujets du prieuré.

  1. Plans Seine-et-Oise, 2e classe, nos 68, 161. — La mairie de Dourdan en possède un calque.
  2. Voir le chapitre consacré à l’église Saint-Pierre.
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