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VIII


Si l’on est en réalité vite vieilli dans la profession médicale, on est encore plus vite jugé bon à mettre au rancart.

On dirait, en effet, que les angoisses multiples, les émotions diverses — plus fréquentes et plus aiguës qu’en tout autre carrière — qui remplissent et composent en quelque sorte l’existence du médecin, épuisent à la fois plus promptement sa résistance. Dès soixante ans, dès cinquante ans, sans être encore véritablement âgé, le médecin est déjà considéré un « vieux praticien ». Et alors la vogue, aussi femme que la fortune, se montre prête à porter ses caresses à d’autres, à faire d’invitants appels à de plus jeunes, pleins de rêve et d’élan.

Le docteur Duvert, par le double enseignement des livres et de l’expérience, a appris cette marche fatale des évènements. Il n’a plus d’illusions sur