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premiers cas

ches de mes pantalons… Sapristi ! vous fumez toujours… passez-moi donc un cigare… tas de chenapans !!…

— « Pour la chance » !… Hum ! … Moi je n’en ai pas eu autant, allez, avec mon premier cas… C’était Blondeau qui avait repris en riant, son verre de punch à la main… Moi, ce n’est pas à une dent que j’ai eu affaire la première fois, non… à un simple petit cas de diarrhée…

J’étais installé depuis la veille à Sainte-Monique : pays de framboises, de chardons, de maringouins, de bouleaux, de wawarons, de sauterelles, un sacré, pays, bon… Une vieille tante qui demeurait aux environs m’avait écrit le lendemain de mon examen final :

« Va donc t’établir Sainte-Monique … Il y a déjà un médecin, mais il n’est pas aimé et les gens vont presque tous se faire traiter ailleurs… Vas-y donc… »

Je me décide. J’entasse mes fioles, mes « os », mes bottes, tout mon bataclan. au fond de ma valise et deux jours après je faisais fixer à la porte de mon officine un immense pilon noir et or qui attroupa tout de suite une bonne douzaine d’enfants.

Dès la première nuit je m’aperçus que j’aurais — en outre de mon con-