… Quinze jours après, la noce avait lieu ; j’en étais. Belle noce, ma foi, car le père Doyon était riche et très estimé.
Tout le monde fut heureux, mais personne plus que Lucie et Louison à qui le bonheur s’était offert si inopinément et qui étaient tous deux très gentils sous leurs toilettes neuves.
Une année plus tard, par une pluie du diable, je vois arriver mon Louison qui venait me chercher, bride abattue … Il ne voulait même pas entrer tant c’était pressé…
— Hein ! lui dis-je en riant : c’est pour tout de bon, cette fois.
Il me regarda un instant, puis voyant à mon air entendu et moqueur que j’étais au courant de la fugue stupide de l’abbé Grégoire, il éclata de rire tout bonnement.
— Il l’a, à la fin, son miracle, me dit-il.
— Comment ? repris-je…
— Bien oui, vous ne savez pas, cet innocent-là, pour expliquer sa bêtise, a bien essayé de faire accroire à ma belle-mère que c’était dû à ses neuvaines, à ses nombreuses messes