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les sauvages

— Mais oui, sans doute.

— Et ils ne te font jamais bobo, à toi ?

— Oh ! non, va… Je te les tape, moi, les sauvages… bing… bang… sur les yeux, sur la tête… Ils filent, je t’assure… quand ils me voient.

Pomponne était maintenant venue me rejoindre avec des grands yeux éblouis, sa géographie à la main.

— Ils ont des belles plumes comme ça sur la tête ?

— Oui, absolument comme ça…… mais rien que les vieux sauvages mauvais, par exemple… L’autre nuit, il y en avait un qui ne voulait point s’en aller, alors je te l’attrape par ses plumes et crac je les lui arrache toutes… si tu penses qu’il ne criait pas.

— Oh ! pourquoi que tu ne me les as pas apportées ?

— Je n’y ai point pensé… car, sans ça…

— Qu’est-ce que tu en as fait ?…

— Je les ai jetées dans le chemin… près de la maison… là-bas.

— Dis-donc, son père, tu les apporteras une autre fois, hein, veux-tu ?

— Oui, sois certaine.

— C’est bon, me lança Pomponne enthousiasmée, et elle retourna toute fière reprendre ses études.