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c’est c’t’anglais

lez-vous, je lui suis tombé dans l’œil à c’ te petite Anglaise.

— Tu nous conteras ça, hein !

— Oui ; mais n’en parlez point à Lamirande ; il est jaloux de moi. Est-ce de ma faute si ça ne lui arrive pas aussi ces bonnes fortunes-là ?

***

Joachim y alla en effet à son rendez-vous. Mais quel retour triste et humilié succéda à la montée triomphante de la rue Sherbrooke qu’il faisait quelques minutes auparavant avec deux billets de théâtre et une boîte de chocolat dans ses poches.

Au lieu de la petite Anglaise, ce fut le bonhomme qui le reçut, — une manière de bouledogue que sa fille avait mis au courant de l’entreprise effrontée de Joachim.

Pauvre Joachim, quel air piteux il vous avait le lendemain ; quel nuage avait assombri sa gloire !

Ce ne fut pas une mince affaire d’obtenir l’explication de sa honte. Ceci prit du temps, bien du temps.

— Mais d’où peut venir le changement subit de ton Anglaise à ton égard ? lui demandaient ses amis.

— Oh ! je comprends maintenant… j’ai réfléchi.