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francs sur Lélia et cinq cents sur Simon. S’il ne l’a pas fait, exigez les dix mille cinq cents francs comptant sur Lélia, payez tout de suite Monsieur Remisa et envoyez-moi l’excédent. […] Soyez assez bonne pour dire à mes amis où je suis, et ce que je deviens. Je n’ai pas le temps d’écrire à d’autres qu’à vous car il y a un bateau en partance aujourd’hui même et je veux qu’il porte mon paquet. Adieu, mille baisers et tout mon cœur à vous.

George.

J’écrirai à Leroux de Marseille. En attendant demandez lui s’il veut bien corriger les épreuves de Lélia[1] non pas typographiquement, les points et les virgules regardent Buloz, mais philosophiquement. Il doit y avoir des mots impropres et bien des arguments sans clarté, je lui donne plein pouvoir. Il fera cette corvée par amitié pour moi et par dévouement pour les idées que je soulève dans Lélia. Ne serait-ce que d’oser interroger le siècle sur ces choses, c’est je crois une chose utile.

Lisez à Grzymala ce qui concerne Chopin et qu’il n’en parle pas car avec les bonnes espérances que le médecin me donne, il est inutile d’alarmer sa famille. Dites à mon cher époux[2] que le temps me manque pour lui écrire une seule ligne.

  1. Il s’agit évidemment de la deuxième version du célèbre roman de George Sand.
  2. Par badinage, George Sand appelait Grzymala son époux.