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l’énergie et le génie ne sont point à leur place dans une femme, et ne peuvent que l’égarer ? […]

36. — Frédéric Chopin à Julien Fontana, à Paris.

Valdemosa, le 12. janvier 1839.


Mon chéri.

Je t’envoie les Préludes. Recopiez-les, Wolff et toi. Je ne crois pas qu’il y ait des fautes. Tu donneras les copies à Probst[1] et l’original à Pleyel. Tu porteras à Léo, que je n’ai pas eu le temps de remercier, l’argent de Probst pour lequel je joins un billet et un reçu. Sur l’argent que te donnera Pleyel, c’est à dire quinze cents francs, tu payeras le loyer jusqu’au Ier janvier — 425 francs — et tu donneras congé gentiment. S’il était possible de louer l’appartement pour mars, ce serait fort bien, sinon il faudra le garder un trimestre encore. Tu donneras, de ma part, à Nouguès les 1000 [francs] qui te resteront. Demande son adresse à Jeannot sans parler de l’argent, car il serait capable d’entreprendre Noug[uès] et je ne veux pas qu’en dehors de toi et de moi, quelqu’un soit au courant. Si l’appartement se louait, tu ferais mettre une partie des meubles chez Jeannot et le reste chez Grzymala. Demande à Pleyel de m’écrire par ton intermédiaire et dis-lui que j’en ai fini avec Wessel. Avant le nouvel an, je t’ai envoyé une traite pour ce dernier.

Dans quelques semaines, tu recevras la Ballade.[2]

  1. À Probst, pour l’édition en Allemagne ; à Pleyel pour celle en France.
  2. La deuxième Ballade en fa majeur, op. 38. dédiée à Schumann.