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première partie de Spiridion,[1] j’attends la seconde pour juger.[2] […] Adieu, ma bonne et chère amie, mon respectueux souvenir à Mr . de Lamennais. Il a laissé de bien profondes sympathies dans quelques nobles âmes italiennes.
Mille tendres baisers
Florence Via della Scala, 4277
ou poste restante
Madame de Marliani.
Paris
15, rue Grange batelière

22. — George Sand à la comtesse Marliani à Paris.


Madame Marliani
Rue Grange batelière, 15
à Paris

Palma de Mallorca, 14 novembre 1838


Chère amie,

Je vous écris en courant ; je quitte la ville et vais m’installer à la campagne ; j’ai une jolie maison

  1. Spiridion, roman de George Sand.
  2. L’amitié de Marie d’Agoult et de George Sand, si vive à un certain moment, subissait alors une éclipse. Parmi les causes multiples de ce refroidissement, la moindre n’était certes pas le dépit éprouvé par Madame d’Agoult lorsqu’elle apprit que la romancière était parvenue à se faire aimer de Chopin.

    Sur les conseils de Lamennais, Carlotta Marliani montra la présente lettre à George Sand qui, outrée, écrivit en tête : « Voila comment on est jugée et arrangée par certaines amies ! », puis en corrigea ostensiblement fautes de style et fautes d’orthographe. Elle cessa d’écrire à Marie d’Agoult qui ne tarda pas à s’étonner de ce silence. L’original de cette lettre curieuse fait partie de la collection Spoelberch de Lovenjoul, à Chantilly.