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sance, ne le leur dites pas car Chopin a une peur affreuse des Welches. Adieu, si vous ne venez pas, souvenez vous de m’aimer un peu.

George


9. — George Sand à Frédéric Chopin.

On vous adore

George[1]


et moi aussi ! et moi aussi ! et moi aussi !!!

Marie Dorval


10. — George Sand à la comtesse Marliani, à Paris.

[Nohant, le 23 mai 1838].

Chère belle, j’ai reçu vos bonnes lettres et je tarde à vous répondre à fond parce que vous savez que le temps est variable dans la saison des amours (style Dorat). On dit beaucoup de oui, de non, de si, de mais dans une semaine, et souvent on dit le matin : décidément ceci est intolérable, pour dire le soir : en vérité c’est le bonheur suprême.[2] J’attends donc pour

  1. George Sand traça ces mots sur une feuille de papier à son chiffre. Où ? On ne sait. En tout cas. Marie Dorval était auprès d’elle. La célèbre actrice écrivit, en effet, sur la même page. Chopin inséra ce précieux document dans son album. L’album est détruit. Une photocopie en avait été faite heureusement. On peut sans contredit affirmer que ces lignes datent de la période qui précéda de peu le commencement de la liaison de Frédéric et d’Aurore. Elles en sont, en somme, comme le prélude.
  2. Bien que très attiré alors par George Sand, Chopin hésitait à se lier avec la romancière.