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de manches ; il y a évidemment lassitude, épuisement, décadence depuis lors. Mais attendons encore ; et puisque nous avons été ses amis, ne disons ces choses-là que bas et entre nous. Mallefille a justifié nos prévisions amicales du lac Léman. C’est un bien excellent et honnête garçon : malheureusement il n’est pas assez poète pour se passer de sens commun : […]


61. — George Sand à la comtesse Marliani, à Paris.

Marseille, 4 mai 1839.

Chère amie,

Nous partons ce soir pour Gênes par le bateau à vapeur. C’est une promenade de cinq à six jours, dont nous avions tous besoin car Marseille commence à sentir horriblement mauvais. Chopin va très bien depuis quelques jours et désire cette promenade autant que les enfants. […]

62. — George Sand à la comtesse Marliani, à Paris.

Marseille, 20 mai 1839.

Mon Amie,

Nous arrivons de Gênes, battus en mer par une tempête affreuse. Nous avons fait dans cette ville un séjour assez agréable. Nous y avons vu de magnifiques peintures, une nature admirable, des palais et des jardins échaffaudés les uns sur les autres avec une grâce particulière. Enfin, Gênes n’a rien perdu à nos yeux de ce qu’elle était dans mes souvenirs. Chopin s’y est bien porté et y a fait beaucoup d’exercice.