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de ta bonté. Après les instructions que j’ai données à Fontana aujourd’hui, je n’aurai pas, j’espère, besoin de recourir à toi une seconde fois.

Ma santé s’améliore de jour en jour. Les vésicatoires, la diète, les pilules, les bains et, plus que tout, les soins infinis de mon ange m’ont remis sur pieds — sur des jambes un peu maigres. Tu t’intéresses à mes projets ? Alors, voici ; le médecin ne veut pas me libérer avant mai… juin. De Marseille, nous comptons gagner Nohant où l’air d’été me fera beaucoup de bien. Si ma santé l’exige et suivant l’état de mes finances, je passerai l’hiver prochain dans le midi de la France ou à Paris. J’ai maigri et pâli terriblement mais maintenant je mange beaucoup. Ajoute à ma toux habituelle, tout le mal que m’ont fait les Espagnols et les multiples agréments éprouvés là-bas. Sans cesse, je la voyais inquiète de moi. Elle devait me soigner toute seule car Dieu nous préserve des médecins du pays ! Je la voyais faire mon lit, ranger la chambre, préparer les tisanes, se priver de tout pour moi, ne recevant aucun courrier, veillant sur les enfants qui avaient constamment besoin de son regard aimant [un mot illisible] dans des conditions de vie inusitées. Ajoute à cela qu’elle écrivait… [la fin manque.]


47. — George Sand à la comtesse Marliani, à Paris.

Marseille, 15 mars 1839.

Merci, chère amie, de votre aimable promptitude à me donner de vos nouvelles et à me procurer de l’argent. Chopin de son côté en a reçu hier de sorte que nous voici à flot, le retard de nos lettres de