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L’ADRIATIQUE SLAVE


Pour quitter ces lieux on ne peut, à moins d’avoir beaucoup de temps à perdre, songer à reprendre le train : il faut quelque vingt-quatre heures pour aller rattraper la grande ligne. On doit donc se résigner à prendre un des vapeurs qui font régulièrement le service de la côte. J’assiste, sur le quai de Gravosa, à l’arrivée du Dubrovnik (c’est le nom slave de Raguse), petit bâtiment de la Compagnie Ragusaine de Navigation. Il doit repartir demain matin. Je le prendrai.

J’assiste ce soir au chargement du bateau. Toute une montagne de ballots s’engouffre dans la cale, où des treuils grinçants la précipitent. Le Dubrovnik sera bien lesté. Ce sera sans doute nécessaire, car il s’est, au crépuscule, élevé un petit vent froid chargé de pluie qui n’est guère rassurant.

Tout est mort sur le quai, sauf les bureaux des compagnies de navigation qui connaissent à peine le repos dominical. À la porte d’une agence italienne, des gens s’entretiennent en italien. C’est la première fois que j’entends sur cette côte dal-