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montra à lui avec tous ses charmes. Il sorti de sa prison honoré de l’estime et des bontés du Roi ; mais ce qui est bien plus grand, il en sortit étant déjà dans son cœur humble enfant de l’église. La sincérité et le désintéressement de sa conversion lui en firent retarder la cérémonie, de peur qu’elle ne fût récompensée par une place que ses talens pouvoient lui attirer, et qu’un autre moins vertueux que lui auroit recherchée.

Depuis ce moment, il ne cessa de parler, d’écrire, d’agir, de répandre les graces du Prince pour ramener ses frères errans. Heureux fruit des plus funestes erreurs ! Il faut avoir senti, par sa propre expérience, tout ce qu’il en coûte dans ce passage des ténèbres à la lumière, pour avoir la vivacité, la patience, la tendresse, la délicatesse de charité qui éclatent dans ses écrits de controverse. Nous l’avons vu, malgré sa défaillance, se traîner encore aux pieds des autels jusqu’à la veille de sa mort, pour célébrer, disoit-il, sa fête et l’anniversaire de sa conversion. Hélas ! nous l’avons vu séduit par son zèle et par son courage, nous promettre d’une voix mourante qu’il acheveroit son grand ouvrage sur l’Eucharistie. Oui, je l’ai vu les larmes aux yeux, je l’ai entendu, il m’a dit tout ce qu’un catholique nourri depuis tant d’années des paroles de la foi, peut dire, pour se préparer à recevoir les sacremens avec ferveur. La mort,