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vertu, son même zèle pour l’Académie.

Éloge de M. Cordemoy

Je m’aperçois qu’en parlant de modestie, de vertu, et des autres qualités propres pour l’Académie, tout le monde songe ici avec douleur à l’autre perte que nous avons faite, je veux dire à la mort du savant M. de Cordemoy, qui avec tant de talens possédoit au souverain degré toutes les parties d’un véritable Académicien ; sage, exact, laborieux, et qui, si la mort ne l’eût point ravi au milieu de son travail, alloit peut-être porter l’histoire aussi loin que M. de Corneille a porté la tragédie. Mais après tout ce que vous avez dit sur son sujet, vous Monsieur, qui par l’éloquent discours que vous venez de faire vous êtes montré si digne de lui succéder, je n’ai garde de vouloir entreprendre un éloge qui, sans rien ajouter à sa louange, ne feroit qu’affoiblir l’idée que vous avez donnée de son mérite.

Nous avons perdu en lui un homme qui, après avoir donné au Barreau une partie de sa vie, s’étoit depuis appliqué tout entier à l’étude de notre ancienne histoire. Nous lui avons choisi pour successeur un homme qui, après avoir été assez long-temps l’organe d’un Parlement célèbre, a été appelé à un des plus importans emplois de l’État, et qui, avec une connoissance exacte et de l’Histoire et de tous les bons livres, nous apporte encore quelque chose de bien plus utile