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Comme après la raison, qui est l’essence de l’homme, rien ne lui est si propre ni si utile que la parole, sans laquelle la raison même ne sauroit se faire connoître, l’application que vous donnez à polir et à perfectionner cette parole, est un des plus importans usages de la raison, et qui contribue davantage à la gloire et à la prospérité des États.

Nous voyons en effet que de toutes les nations de la terre, il n’y en a point eu de plus heureuses ni de plus renommées que celles qui ont eu sur les autres l’avantage de bien parler ; et quand nous regardons les Grecs et les Romains, ces deux peuples autrefois les plus florissans comme les plus éloquens de l’univers, il semble que leur éloquence ait été la règle et la mesure de leur prospérité ; car enfin parmi les Grecs, ces fameuses villes qui ont surpassé toutes les