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peu-près comme une parure étrangère semble ajouter à la beauté, à la grâce, en fixant plus particulièrement les regards et l’attention. Associé à presque toutes les Académie de l’Europe, il eut avec les savans étrangers une correspondance que ses lumières et sa politesse accroissoient de jour en jour. Son commerce épistolaire s’étendit jusqu’au fond de la Chine ; cet empire étonnant, qui doit à l’immobilité de ses mœurs d’être resté seul debout au milieu des ruines de tant d’empires. Les lettres et les arts remplissoient les momens qu’il n’accordoit pas à des études plus graves et plus sévères. Il aima beaucoup la musique, et non content d’en cultiver l’art, il en approfondit la science. Le recueil de l’Académie des belles-lettres est enrichi d’un de ses mémoires, où une érudition choisie et dispensée avec goût, vient, sans affectation, sans effort, à l’appui d’une idée fine et heureuse. Chargé de crayonner les éloges de ses confrères de l’Académie des sciences, il sut plaire et intéresser même après M. de Fontenelle, auquel il succédoit. Ses ouvrages sont écrits avec beaucoup de clarté, de précision, et souvent même d’élégance. On y remarque toutes les propriétés du style philosophique, style que je comparerois volontiers à une eau tranquille qui coule avec majesté dans un lit profond. Sa probité ne se démentit jamais, et quand il ne l’auroit pas eue au fond du cœur, il auroit pu la devoir encore à cet esprit supérieur d’ordre et de raison, qui