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les charmes que l’harmonie et les graces prêtent à la vérité ; des hommes qui semblent se dévouer à la haine du vrai et du beau ; tous ceux enfin qui par état, par caractère, ou par les circonstances, sont les ennemis du genre humain : voilà vos ennemis !

Ils vous supposent des vues et des idées que condamnent votre conduite et vos ouvrages ; ils vous attribuent je ne sais quel système chimérique d’égalité, et l’amour d’une indépendance absurde qui ne s’allie pas même avec l’amour de la liberté. Ils chargent le corps entier de la littérature de la licence de quelques littérateurs ; ils attachent le nom des hommes célèbres à des productions indignes du talent. Les uns voudroient borner les lettres aux genres les plus frivoles ; d’autres voudroient les faire regarder comme un vain luxe ; tous affectent de confondre le chant des muses et celui des syrènes.

Mais l’auguste maison qui a fait, en faveur des lettres, tant d’établissemens dont l’Europe lui rend graces, protégera dans leurs progrès ces lettres que sa protection a fait naître ; et c’est ainsi que nos Rois ajouteront au titre de pères de leur sujets, celui de bienfaiteurs du genre humain.

Ce jeune Prince dont l’auguste mariage promet à la France et au monde une paix durable ; ce Prince, l’espérance de l’Europe, qui a reçu de la nature l’amour de l’ordre et la bonté, apprit