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de fertiliser la terre ; et cependant la valeur impatiente des françois est soumise à cette discipline exacte et sévère, sans laquelle aujourd’hui les héros ne peuvent plus être vainqueurs.

Voilà, Messieurs, comment les Rois méritent la gloire ; et c’est la philosophie qui en donne aux hommes une juste idée. Chez des peuples barbares encore, la gloire est accordée à ce qui n’est que difficile ou extraordinaire ; chez des peuples instruits, elle s’obtient par des actions, des lois, ou des ouvrages utiles. Elle est chez les premiers l’expression de l’étonnement universel ; elle est chez les seconds le cri de la reconnoissance.

C’est-là, Messieurs, la gloire dont vous inspirez l’amour, vous en faites jouir ceux qui célèbrent dignement les Rois sages, les ministres citoyens, les héros qui ont défendu la patrie, les philosophes qui l’ont éclairée, les poètes qui, en l’instruisant, en ont fait les délices. Vous avez fixé les premiers regards de la jeunesse sur le caractère des grands hommes. C’est en les chantant que le génie naissant essaye de plaire. Avec quels applaudissemens n’avez-vous pas vu se placer parmi vous un homme digne, par ses mœurs et son éloquence, d’être le panégyriste des grands talens et des vertus ?

Quelle émulation cette institution sublime ne doit-elle pas exciter ? Quels efforts ne doivent pas faire les citoyens, pour mériter de la patrie une reconnoissance que vous rendez éternelle ?