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Messieurs,

Je ne me fais point d’illusion, c’est à votre indulgence que je dois l’honneur de prendre place parmi vous. Quoique vivement touché de ce bienfait, je ne chercherai pas à vous en témoigner ma reconnoissance ; l’expression en paroîtroit bien foible, dans une circonstance et dans un lieu où l’éloquence a coutume de vous présenter un hommage digne de vous. Il sera de ma part plus prudent de ne pas me hasarder au-delà des bornes que me prescrit mon genre d’études.

Après avoir essayé de faire l’analyse des facultés de l’ame, j’ai tenté de suivre l’esprit humain dans ses progrès. D’un côté j’ai observé ces temps de barbarie, où une ignorance stupide et superstitieuse couvroit toute l’Europe ; et de l’autre, j’ai observé les circonstances qui, dissipant l’ignorance et la superstition, ont concouru à la renaissance des lettres : deux choses qui