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le nom se soutient encore après celui du grand Corneille : filiation singulière, dont je ne fais gloire ici que pour m’engager davantage à ne pas dégénérer.

Je trouve dans ce nouvel ordre d’ancêtres, toutes les prééminences de la poésie. Maynard partagea les suffrages de son siècle avec les Malherbes et les Racans ; combien lui doit-on de ces vers heureux qu’on ne peut s’empêcher de retenir, ni se lasser de redire ?

Le grand Corneille est de ces hommes qu’on ne peut plus louer : pour soutenir l’idée que son nom réveille, il faudroit ce génie sublime, j’ai presque dit cet instinct divin qui n’a été donné qu’à lui, et qui ne l’abandonnoit presque jamais.

C’est au frère, c’est au rival de ce grand homme que je succède aujourd’hui. Je ne désespère pas, Messieurs, de recueillir quelques-uns de ses talens, soutenu par vos leçons et animé par l’exemple de son digne neveu[1], dont je serois tenté de mêler ici l’éloge, s’il pouvoit être court, et si je ne devois mon attention à mon prédécesseur.

Né avec un goût universel, il connoissoit également les beautés de l’une et de l’autre scène ; la France le comptera toujours entre ses Sophocles et ses Ménandres. Capable du grand,

  1. M. de Fontenelle.