Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

que la haine, se réveille entre les deux Nations, toute l’Europe suspendue attend avec frayeur le succès d’une si grande entreprise, la ville est emportée après la plus terrible et la plus opiniâtre résistance dont on ait jamais entendu parler.

Alors ceux qui nous redemandoient Lille et Tournay, tremblent pour Madrid et pour Tolède. Ils sont les premiers à presser nos plénipotentiaires ; tous les alliés changés en un instant, consentent à signer un traité, et que l’unique fondement de ce traité soit le renouvellement de la paix de Nimègue ; le Roi cède les places qu’il avoit déjà offertes et qu’il n’avoit jamais en effet regardées que comme des gages et des conditions certaines de cette paix qui devenoit si nécessaire à toute la terre ; mais il oblige en même temps l’empire à lui faire une justice qu’on lui refusoit depuis tant d’années, et demeure pleinement maître de Strasbourg et de toute l’Alsace, c’est-à-dire, d’une ville et d’une province qui valent seules un très-grand royaume.

C’est ainsi que toute la chrétienté voit succéder un calme heureux à cette guerre effroyable, dont les plus habiles politiques ne pouvoient prévoir la fin ; et c’est pour offrir à Dieu des fruits dignes d’une paix qui est elle-même le fruit de tant de miracles, que le Roi n’est occupé jour et nuit que du soin d’augmenter le culte des autels, de procurer le repos et l’abondance à ses peuples, et