Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/118

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les lettres, en augmentant la lumière des esprits, on affermit l’empire de la religion, et on lui ouvre le chemin à de nouvelles conquêtes.

Rempli de ces vues, il récompense libéralement ceux qui excellent dans les beaux arts et dans les sciences ; il comble de ses bienfaits ces hommes rares qui ont mérité par leurs ouvrages la plus grande réputation d’éloquence ; il a pris le nom de protecteur de l’Académie françoise, nom qui la distingue de toutes les compagnies du royaume, et qui vous donne un droit particulier d’attendre des marques de sa bonté.

C’est ainsi, Messieurs, que sont estimées les belles-lettres par un Prince qui a reçu du Ciel le caractère du sage, le don précieux de mettre le juste prix à chaque chose. Pourrois-je craindre après cela de m’être trompé sur le rang que j’ai cru qu’elles méritoient dans le monde ? Pourrois-je n’avoir pas une haute idée de cette compagnie qui en est le premier tribunal ? et lorsque vous me donnez part à vos honneurs, à vos glorieux travaux et à vos avantages, pourrois-je n’être pas extrêmement sensible à cette grace ? et vous, Messieurs, pourriez-vous douter de la grandeur de ma reconnoissance ?