Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/113

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du sein de l’Académie françoise ; si ce grand homme qui a si long-temps protégé cette compagnie, si ce chef de toute la magistrature donna au conseil une plus belle forme, si sous lui les lois du Royaume prirent une vigueur nouvelle ; d’où nous vint à nous un si grand bonheur, et à lui une si grande gloire, si ce n’est de l’autorité qu’il s’étoit acquise par la force, la douceur, l’insinuation et l’agrément de son esprit ? et toutes ces qualités si solides et si aimables, qui doute qu’il ne les dut, pour la plus grande partie, aux belles-lettres ? aussi leur en marqua-t-il sa reconnoissance par l’application qu’il eut à les favoriser, par les honneurs qu’il leur rendit, sur-tout par le désir qu’il témoigna que son illustre héritier obtint, comme un avantage considérable, la place qu’il occupe dans cette compagnie avec tant de distinction.

Je vois, Messieurs, le souvenir que ces grands noms vous rappèlent : l’idée de votre fondateur se présente à vous, brillante de l’éclat de l’immortalité. Quels talens pour les plus grandes affaires, c’est-à-dire, pour le gouvernement des hommes ! Quelle capacité ! quelle étendue ! quelle force ! Il formoit sans confusion, et suivoit sans lassitude un nombre presqu’infini de projets d’une nature toute différente ; il voyoit tout d’un coup dans chaque affaire, plus loin et plus distinctement que ceux qui eussent employé beaucoup de temps à la pénétrer, il en découvroit