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du Voyage de Siam.

Deux jours, s’il plaît à Dieu, nous feront connoître qui a raiſon.

Meſſieurs de la Maligne viennent de paſſer à ſtribord, & nous ont crié que nous n’eſtions plus qu’à 15. lieuës du Cap : nous n’en croyons rien. Ils marcheront devant, & porteront le fanal pendant la nuit ; ils prennent moins d’eau que nous, & puis ce ſont les enfans perdus.

28. Mai.

NOus avons contentement : le vent eſt vigoureux, & la mer eſt comme les monts. Il a fallu amener au plus vîte tous nos huniers : il n’y a point encore eu un ſi grand roulis ; nous avons dîné en l’air, l’aſſiette à la main. Les canons s’aviſent quelquefois de plonger ; les petits oiſeaux paroiſſent ; on vient de voir une piece de bois : toutes marques de la terre prochaine. Nous remettons à demain à la voir.

29. Mai.

LE vent fut ſi violent hier au ſoir, qu’on fut obligé de mettre à la cape, de peur d’aller indiſcretement donner contre la terre. Au point du jour on a remis à la voile, mais en vain. Aprés la pluie le beau temps : calme tout plat toute la journée.

J’ai oublié à vous dire que nous viſmes, il y a quelque temps, la nuit un arc-en-ciel avec ſes

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